Alors qu’il sort de son expérience traumatisant sur Babylon A.D., Kassovitz n’a pas abandonné l’idée de secouer le cinéma. Et le cinéma français en a alors grandement besoin. C’est ainsi que voit le jour l’Ordre et la Morale…
Le film revient sur les événements survenus en Nouvelle Calédonie en 1988 entre les deux tours de l’élection présidentielle. Des indépendantistes Kanak prennent alors en otages des gendarmes mobiles. Le commandent du GIGN, Philippe Legorjus, est alors appelé sur place en tant que négociateur. On lui annonce une situation d’horreur, avec décapitations et autres sévices. Une fois arrivés, il se trouve devant des gens qui veulent surtout pouvoir enfin s’exprimer…
Malgré tout, ce qui gouvernera l’issue tragique de cette histoire, ce sont uniquement des manœuvres politiques. Alors que tout cela aurait pu se finir de la meilleure maniére possible au vu des événements, tout le travail de Legorjus sera réduit à néant. Alors si l’Ordre et la Morale sont bien le sujet du film, tout dépend de quel point de vue on se place. Le film met ainsi en avant les dysfonctionnements assez fous que l’on peut trouver dans notre systéme de sécurité, lui même sous la coupe du gouvernement. Une maniére forte aussi, par les événements du passé, de rendre hommage tout en tentant de faire réfléchir. Et si le film fonctionnera sur certain (moi compris), on se doute que d’autres essayerons de le ridiculiser.
Et c’est une des raisons qui vaudra à ce film, clairement une des meilleures propositions en terme de cinéma intelligent, profond, et trés bien mis en scéne, une absence de sélection en compétition. Et un coup de gueule mémorable de Kassovitz. Mais faut-il vraiment s’étonner qu’un cinéma qui parle de vrais choses soit rejeté en bloc par les élites ? Sûrement pas. Ce qui n’empêche qu’il faut voir ce film, qui se concentre sur des négociations, mais aussi sur l’humanisation de ceux qu’on essaie de diaboliser, ceux qui veulent prendre la parole…
Réalisé par : Mathieu Kassovitz
Scénario : Mathieu Kassovitz, Pierre Geller & Benoit Jaubert
Casting : Mathieu Kassovitz, Iabe Lapacas, Malik Zidi, Alexandre Steiger…
Sortie : 16 Novembre 2011
Durée : 2H16
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