Chapitre 1
Il est à peine 6 heures quand le réveil sonne. Comme tous les matins depuis prés de 15 ans, Harold essaie de lever la main pour taper dessus. Et la rabaisse par fatigue. Il referme les yeux mais les grésillements du réveil, forcément mal réglé, l'en empêche. En se redressant tant bien que mal, il sent son corps se mettre en route, prêt pour une nouvelle journée. Pas le temps de prendre un petit dej', le monde dans les rues de New York à 6 heures rappelle vaguement une ruche en pleine activité. Sans miel. Et il doit être au boulot à 7H30. Alors, comme toujours, il se contente d'une douche rapide, de mettre son beau costume plus du tout neuf, de prendre sa sacoche, et de prendre la porte. L'air est bon à cette heure. Ni trop chaud, ni trop froid. Il prend la route de son bureau.
Si le premier bus l'en approche, il doit continuer à pieds, sa veste bougeant légèrement avec le vent qui se léve. Mais plus il avance, plus la ruche semble se condenser, comme si tout le monde se rassemblait en un point. En se rapprochant de la foule, il passe devant des magasins, des vitrines où des écrans diffusent des images de rues, de quartiers en feu. Et sur l'écran géant qui domine l'avenue, vers lequel tous les regards se tournent, une carte du pays, puis du monde. Partout, c'est la désolation. Une catastrophe s'abat, mais les journalistes eux mêmes avouent leur impuissance : ils ne savent pas, tout simplement.
Et bientôt, Harold sent l'air matinal se réchauffer. Et un bruit sourd. Il léve les yeux, comme tout le monde autour de lui. Plusieurs boules de feu semblent se diriger vers eux. Ouvrant grand ses oreilles, il entend autour de lui la foule commencer à hurler devant cette chute de météorite. Mais lui se dit que ce ne peut pas être une coïncidence. Une telle chute est impensable. Et en se concentrant sur un de ces étrange objets brûlant, il croit distinguer une forme, mouvante.
Il faut qu'il pense à fuir. Alors il court se mettre à l'abri, tourne le coin de la rue et entend le choc de la chute, les explosions des véhicules, les hurlements des victimes, trop loin pour avoir été anéanti, trop proche pour pouvoir survivre. Avec quelques survivants, tel que lui, Harold est dévoré par une malsaine curiosité. Alors ils reviennent et se rapprochent du cratère. Sortant des décombres, une créature imposante, qui semble entièrement recouverte d'une armure jaunâtre, de la tête aux pieds. Et dans le dos, deux ailes d'une pure blancheur. Ils sont tétanisés et un mot s'impose à l'esprit de Harold et des survivants. Quatre lettres effrayantes en comparaison des croyances établies : "ANGE". Pas d'auréole mais c'est bien ce qu'ils voient en face d'eux : un Ange, descendu du ciel. Et face à lui, une bête hideuse, sorti des enfers. Deux cornes pointés vers l'avant, des crocs saillantes, et des chaines sur le corps. Et une tête qui pointe à prés de 5 métres de sol. Pour une largeur aussi impressionnante que celle de 2 bodybuilders. Et un hurlement qui ferait défaillir le plus grand des super-héros.
Ce que voit Harold est inconcevable. Et pourtant il n'a pas tout vu. Car de l'autre côté du cratére sort un animal plus petit, sur 4 pattes, au corps similaire à celui de l'immonde démon. Il est bien plus petit, mais aussi véloce, et Harold est étonné par une espéce de crête orange qu'il a sur le dos, mais aussi par de trés larges épaules. Ou en tout cas, il a à peine le temps d'être étonné avant d'en voir sortir d'autres. Des dizaines, qui se ruent sur les survivants pendant que le démon ravage tout sur son passage, taxi et bus compris. Alors il se sauve. Et n'a aucune envie de jouer les héros. Il essaie de se cacher dans un bus resté ouvert, avec des hommes, des femmes, des enfants, mais lorsque le démon se rue vers lui, il n'a plus qu'une solution. Alors que, tétanisé, les autres ne pensent pas à sortir, il se rue dehors et fuit dans l'avenue.
Et il court, sans jeter un regard en arriére, sa respiration devenant difficile, et les années passés sans bouger se faisant ressentir. Jusqu'à ce qu'il sente un souffle dans son dos, puis des griffes se planter dan sa chair. Il est projeté à terre. Et il sent des crocs lui arracher la peau, le sang coulant sur celle-ci, et sûrement aussi dans la gorge de cette sale bestiole. Et à quelques mètres de lui tombe une nouvelle boule de feu. Il léve les yeux dans un dernier effort. Et face à lui, il voit, dans la fumée se dissipant, une épée. Longue et large, bien dessiné, un travail d'orfévre qu'il aurait pu apprécier en d'autres circonstances. Puis bientôt, se tenant, comme prosterné, et tenant le pommeau, un homme. Imposant. Lui aussi semble recouvert d'une armure presque mécanique, portant des gants noirs orné, sur la poignée, d'une étrange tête de mort. Lorsqu'il se redresse, il peut observer une ceinture dont les contours semblent taillés dans l'or. Et sous une capuche rouge, un visage anguleux, impassible, dur. Et des yeux d'un blanc luisant. Et alors que la vie le quitte, un mot se grave dans l'esprit d'Harold. Le dernier qui prendra jamais forme dans ce corps qui aura été témoin du début de l'apocalypse : "WAR".
Retrouvez le prologue ici : Il faut donc cliquer là
Ah, j'aime ce suspense ! Pauvre Harold.
RépondreSupprimerTu pourrais peut-être mettre le lien vers le prologue en début d'article pour celles et ceux qui tomberaient sur ce chapitre sans avoir lu ce qui précède ?
J'y ai pensé, et le jour où je l'ai écrit, j'ai eu la flemme de le rechercher; Et aprés j'ai zappé^^. Merci de me le rappeler^^.
SupprimerJe t'en prie, c'est un plaisir pour moi que d'incarner enfin le rôle d'un post-it, depuis le temps que j'attendais ça ! ^^
SupprimerEt tu as donc l'immense honneur d'être ma cervelle. Bon, tu es donc petite^^
SupprimerC'est connu (que je suis petite). Même si je ne pense pas que ta cervelle le soit.
SupprimerOh si si, je pense qu'elle l'est^^
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